Des centaines de milliers de victimes de l'Agent Orange/Dioxine utilisé par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam, leurs familles et leur descendance, dont beaucoup survivent en marge de la société dans des conditions extrêmement difficiles, un peu plus de 50 ans après les premiers épandages, ont cruellement besoin d'aide !
Nos corps empoisonnés, pièce sur Tran To Nga et son combat contre Monsanto & cie pour les victimes de l'agent orange, de Marine Bachelot Nguyen avec Angélica Kiyomi Tisseyre-Sékiné, quasiment complète pendant le Festival d'Avignon, revient à l'automne !
Notez bien les prochaines dates 2023-2024 :
- 12 octobre, Université La Sorbonne Nouvelle
- 17 octobre, Halle-ô-Grains, Bayeux
- 18 novembre, Centre Culturel avel dro, Plozévet
- 23-24-25 novembre, Palais de la Porte Dorée, Paris
- 6 décembre, Théâtre Victor Hugo, Bagneux
- 23-24-25 janvier 2024, le Quartz, Brest
- 7 et 8 mars 2024, SN Essonne, Évrya
En 1986, dix ans après sa réunification, le Viêt Nam était coupé du monde occidental et de la France par un double enfermement, son propre rideau de bambous et l'embargo occidental imposé en représailles par les Etats-Unis d'Amérique. Au VIème Congrès du Parti Communiste Vietnamien en 1986, un grand tournant, la création du « renouveau » (D8i Mói) permettait d'ouvrir le pays à l'économie de marché, et la France saisissait l'opportunité de tendre la main aux acteurs de la reconstruction, entre autres, les cadres de l'hôpital de la Marine de Saïgon (1864). Puis, Louis Reymondon, ancien Navalais et alors chef d'un service de chirurgie hospitalier public, proposait d'accueillir un collègue vietnamien sous statut de Faisant Fonction d'Interne (FFI).
Le Dr Jean-Michel Krivine (qui avait participé au Viêt Nam à une mission d'enquête du Tribunal Russell afin de juger les crimes de guerre au nom de l'opinion internationale) accueillait chaque année, depuis 10 ans, deux stagiaires de Ha Noi dans son service de chirurgie de l'hôpital d'Eaubonne. Mis en relation avec lui en 1987 par le Dr Thérèse Nguyên Vän Ky, secrétaire générale de l'Association Médicale des Vietnamiens de France (AMVF), Louis Reymondon a reçu dans son service du Centre Hospitalier Intercommunal de Fréjus Saint-Raphaël un stagiaire du Centre de Traumatologie et Orthopédie (CTO) de H8 Chi Minh Ville qui achevait toujours son séjour aux CHRU de Nice ou de Marseille pour une caution universitaire. Aucun financement institutionnel n'était nécessaire puisqu'avec la caution de l'AMVF, Trân Tu Nghia (HIT-Voyages) mettait à disposition un billet d'avion A/R. Le Dr Duong Quang Trung, Directeur du Service de Santé de HCMV (ancien étudiant de la Faculté de Bordeaux) accepta aussitôt l'invitation d'expérimenter ensemble la coopération médicale, qui dura avec succès jusqu'en 1996. Ensuite l'Ambassade de France a pris, avec des bourses, le relais de l'autofinancement.
L'équipe médicale de ViêtnAmitié fondée par Louis Reymondon s'appuyait sur la participation de plusieurs chirurgiens orthopédistes universitaires mais, pour son président fondateur, la présence de deux anciens agrégés du Pharo, le Pr Guy Piganiol et le Médecin Général Inspecteur José-Louis Courbil était essentielle.
Ils étaient accompagnés d'un assistant orienté vers la chirurgie des lépreux, le Dr Bernard Chabaud et Alain Puidupin, qui fera sa thèse sur l'Hôpital.
Avec Louis Reymondon, Nguyen Dác Nhu Mai, Trän Tu Nghia, Anna Richardson-Owhaldi, Pierric Le Neveu et le «Groupe de l'Euro Symbolique», fondèrent en 2013 le FaAOD (www.faaod.fr) pour alerter l'opinion contre la fabrication et l'usage civil ou militaire de produits chimiques toxiques pour la nature et le génome humain. Des centaines de milliers de victimes, leurs familles et leur descendance, dont beaucoup survivent en marge de la société dans des conditions extrêmement difficiles, ont cruellement besoin d'aide. Aujourd'hui nous continuons à soutenir le combat de Trän Tó Nga,
(www.liberation.fr/planete/2021/01/24/tran-to-nga-une-vie-avec-l-agent-orange-devant-la-justice_1818333/).
Louis a été pour nous, et Pierric souligne qu'il lui en demeure infiniment reconnaissant, un modèle par son action associative et par l'étendue de ses connaissances.
Nous garderons en mémoire, Anh Louis, l'Ami, notre grand frère.
Nguyen Dac Nhu Mai et Pierric Le Neveu - Parution AAFV- revue Perspectives n° 125 juin 2023